Cet article est le troisième d’un dossier consacré au thème de la « Smart City » dans le cadre de la conférence qui sera menée par ATECNA le 13 novembre prochain à l’EBG.

Retrouvez le premier article consacré aux villes isolées 

Retrouvez le second sur l’Economie Circulaire.

La mobilité au cœur de l’actualité

Des transports plus faciles, moins coûteux et plus propres : tel est l’objectif du Président de la République pour faciliter le déplacement au quotidien des citoyens.

Une ambition qui s’inscrit dans le Plan Climat du gouvernement et mise en application grâce à la Loi Mobilité votée en juin 2019.   

Cette loi, co-construite avec des citoyens lors d’une assise sur la mobilité en septembre 2017, se structure autour de quatre grands objectifs : 

  • Apporter à tous et partout des solutions alternatives à la voiture individuelle;
  • Développer l’innovation et les nouvelles solutions de mobilité;
  • Réduire l’empreinte environnementale des transports;
  • Investir davantage dans des infrastructures qui améliorent les déplacements du quotidien.  

La ministre des transports de l’époque Elisabeth Borne souhaitait grâce à cette loi « expérimenter, soutenir, faire grandir et essaimer toutes les nouvelles solutions urbaines, semi-urbaines, rurales, en totale autonomie ou adaptées à des situations plus spécifiques telles que l’éloignement, la mobilité réduite ou autres ».

Tous concernés

Les transports en France représentent 60% de l’empreinte écologique et la tendance est à la hausse sur les 25 dernières années.

De plus, nos émissions de gaz à effet de serre liées au transport ont augmenté de 10%.

Vue aérienne de Paris

En somme, pour réussir à atteindre l’objectif ambitieux du Plan Climat « neutralité carbone en 2050 », il semble évident que nous devons tous agir :  

  • Les citoyens, en ayant un mode de consommation plus « responsable ».
  • Les entreprises et acteurs économiques , en soutenant l’innovation et en limitant ses impacts environnementaux.
  • Les territoires, en co-construisant des politiques territoriales plus durables.

Les enjeux de la mobilité pour la ville

Les villes doivent s’approprier les objectifs de la loi mobilité, mais surtout proposer des solutions adaptées. 

Ainsi, il leur revient de collaborer avec un ensemble d’acteurs économiques et avec leurs habitants pour développer des solutions alternatives sur leur territoire. Celles-ci doivent être facilement accessibles et avec un temps de transport optimisé, peu couteuses… et « vertes » 🌎

Par exemple :

  • Favoriser la location des trottinettes, scooters et voitures électriques (etc) et non l’achat 🛵
  • Développer les pistes cyclables et l’installation de garages à vélos 🚲
  • Mettre en place des navettes électriques autonomes pour aider à la circulation en ville 🚎
  • Développer des applications mobiles permettant en un clic de connaître son trajet de bout en bout 📱
  • Développer le réseau des transports en commun 🚇
  • Réduire les coûts pour les usagers 💰
Voitures électriques

Pour la ville, ces enjeux sont multiples :  

  • Favoriser l’inclusion en apportant des solutions adaptées aux personnes à mobilité réduite, en insertion ou en zone rurale
  • Réduire les problèmes de circulation
  • Diminuer la pollution liée aux transports et sa dépendance aux carburants polluants
  • Augmenter son attractivité
  • Créer de l’emploi 

Une dynamique de transition

De nombreuses villes agissent déjà dans ce sens, mais certaines se démarquent particulièrement avec des solutions innovantes.  

En effet, l’agglomération de Mulhouse Alsace a mise en place le « Compte Mobilité » pour développer l’usage des transports alternatifs. Ils ont développé une application unique permettant d’accéder à tous les moyens de transport (autopartage, vélos en libre-service, transports en commun). Le paiement est unique et se fait à la consommation réelle, le tout sans engagement. 👍🏻

La ville de Lahti en Finlande a vu naître le projet CitiCAP qui aura un système d’échange de droits d’émission de CO2 pour les citoyens. Les crédits carbones seront échangés à l’aide d’une application mobile qui détecte automatiquement les différents modes de transport et calcule le résultat en termes d’émissions de CO2.

L’application recueillera également des informations permettant d’étudier les usages et ainsi développer de nouvelles solutions.

Depuis 2018, Nantes expérimente et innove autour de la navette électrique autonome sans chauffeur. Un groupement d’industriels a lancé le défi d’expérimenter une solution globale avec un mot d’ordre “ l’autonomie ” :

  • Autonomie de conduite
  • Autonomie d’interaction avec les infrastructures urbaines
  • Autonomie énergétique, avec l’intégration d’une solution de production d’énergie locale
  • Autonomie de services aux usagers, par la détection automatique des passagers et l’information voyageur en temps réel

De nombreuses autres villes ont planifié des expérimentations en France d’ici 2022 (Paris, Toulouse, Sophia Antipolis, Montpellier, Clermont Ferrand… ).

Navette électrique autonome sans chauffeur

Le contrecoup des transports alternatifs

Des entreprises ont développé des moyens de transports alternatifs, faciles, « doux » et accessibles. Cependant, le constat est parfois mitigé, notamment en ce qui concerne les trottinettes électriques 
 
En 2018, des villes comme Lyon et Paris ont vu respectivement 8 et 12 entreprises proposer un service de location de trottinettes électriques.

Elles ont amené :

  • Insécurité : de nombreux accidents ont eu lieu. 284 personnes ont été blessées et 5 tuées en 2018, un chiffre qui devrait encore augmenter en 2019. 😪
  • Pollution : sur 300 mètres, une centaine de trottinettes ont été repéchées du Rhône et de la Saône par une association.
  • Encombrement : trafic perturbé sur les trottoirs et pistes cyclables.

Se responsabiliser pour améliorer la mobilité

Les villes ont une nouvelle responsabilité, qui consiste à encadrer les opérateurs et l’usage de ses moyens de transports alternatifs.

Par ailleurs, les entreprises doivent se responsabiliser pour améliorer leur service et responsabiliser les usagers.

Les usagers doivent respecter un certain nombre de bonnes pratiques et les régulations.

Chaque action compte et chacun doit se sentir responsable : villes, entreprises et habitants.

Identifier les bons usages

Les villes doivent agir pour solutionner les irritants des habitants quant aux transports alternatifs en collaboration avec les acteurs économiques du secteur.

Pour cela, il faut écouter et observer les irritants de l’ensemble des acteurs, pour identifier les bons usages, s’assurer de l’utilisabilité, garantir l’expérience utilisateur et faciliter le déploiement.

Nous souhaitons accompagner les villes et les acteurs économique, pour qu’ils collaborent ensemble vers un objectif commun, le développement et l’augmentation de l’adoption des transports alternatifs.